Des histoires chiffonnées
À propos
Au retour d’un voyage à Vienne début 2018 – c’est-à-dire au lendemain du retour de l’extrême droite au pouvoir en Autriche -, Yann Diener écrit un texte intitulé «Vienne, toujours freudienne?» pour la chronique qu’il tient dans Charlie Hebdo. Ce texte l’incite à réunir les chroniques dans lesquelles il traitait déjà du concept de répétition. Comme ces chroniques, les chapitres qui les prolongent ici obéissent à l’exigence d’articuler des concepts de la psychanalyse à des questions politiques, pour pouvoir repérer les plis d’une Histoire chiffonnée. Chiffonnée, comme disait le «petit Hans» à propos de sa girafe ; chiffonnée, comme l’histoire même de ce livre (Yann Diener a en effet pris la suite de la chronique que tenait Elsa Cayat jusqu’à sa mort dans l’attentat du 7 janvier 2015). Mais la connotation négative du mot – qu’est-ce qui te chiffonne? – cède ici la place à une conceptualisation progressive, d’un pli à l’autre.
Le chiffonné, qui n’a pas encore beaucoup attiré l’attention des analystes, est un objet théorique qui vient du champ de la physique autant que du rêve d’un jeune garçon de cinq ans vivant à Vienne au début du XXe siècle.