- Cet évènement est passé.
Atelier III Clinique de l’enfant
9 décembre : 21h00 à 22h30
Destins sexuels de l’enfant
Moi qui suis un enfant, deviendrai-je un homme ou une femme?
Atelier animé par Franck Dehon, Dr Emmanuel Fleury
Un enfant ne naît ni homme ni femme. Il le devient, comme l’a avancé Simone de Beauvoir. En effet, à sa venue au monde, ses objets et ses satisfactions sont variés et multiples, non exclusivement centrés sur la sphère génitale. L’enfant aura à traverser plusieurs crises, repérées par les psychanalystes, dont celle du sevrage ou de l’arrivée d’un frère ou d’une sœur ressentie comme une intrusion. L’enfant sera confronté alors aux dimensions réelles, imaginaires et symboliques de la vie. Son désir, ses objets en seront modifiés, au gré des identifications qu’il privilégiera.
Pour Freud, les choses se dessinent de façon différente pour le garçon et la fille.
Le garçon a entrevu que sa mère n’a pas de pénis mais commence par ne pas y croire. Il s’accroche à un petit coin de drap ou un bout de bavette, c’est-à-dire à un objet transitionnel qui symbolise une absence symbolique chez sa mère : le phallus. Ce qui lui permet d’imaginer que sa mère détient un organe phallique alors même qu’il ne l’a jamais vu ! Déguisé en Batman, il exhibe son bout d’organe à sa mère. Mais sa mère lui indique que cela ne l’intéresse pas. Le garçon se trouve alors devant un choix. Rester identifié au phallus de sa mère ou s’identifier au père qui, croit-il, a privé sa mère du phallus.
Il en est autrement de la fille. D’emblée, elle constate l’absence du pénis. Alors, plusieurs voies s’ouvrent à elle. D’abord, prétendre le détenir malgré tout. Dans un mouvement de protestation virile, elle s’empare des pouvoirs et de la vie de l’organe devenu phallus. Ou bien, se le procurer : elle imagine alors le recevoir de son père ou d’un autre ou encore de le donner amoureusement à une femme. D’où d’étroites amitiés avec ses camarades filles, tenues secrètes le plus souvent. Il s’agit d’être celle qui reçoit l’amour de l’autre.
C’est du choix d’être ou de ne pas être le phallus que dépend le fait de devenir homme ou femme selon Lacan, alors que la différenciation des sexes est une relation ordonnée et frappée d’interdits. Si Lévi-Strauss estime que les structures élémentaires de la parenté sont marquées par le masculin, Lacan indique que le phallus ayant reçu une valeur symbolique, les femmes entrent dans une chaine d’échanges symboliques centrés par le père. Toutefois, dès 1937, il souligne « le déclin social de l’imago paternelle » …
C’est à partir de ces pistes de réflexion et en fonction des interrogations des étudiants que nous aborderons la destinée familiale et sexuelle de l’enfant grâce à l’étude de concepts psychanalytiques afférents (phallus, objet transitionnel, fétiche, objet, identification, genre, pulsion, narcissisme, idéal du moi, etc.) tout en mettant la théorie à l’épreuve de la clinique, qu’elle soit issue de la littérature analytique ou de nos pratiques.
Possibilité de participer en visioconférence (par Zoom).
Related Évènements
Association Aleph
Association Savoirs et Clinique
Association CP-Aleph