Jacques Lacan, matérialiste
Le matérialisme de Lacan est rarement étudié. Il est vrai que le psychanalyste déplace de façon inattendue ce concept, chargé d’une longue tradition philosophique qui va de Démocrite à Marx via Spinoza. De fait, on peut considérer comme matérialistes ses définitions successives du symptôme, inventé selon lui par Marx avant Freud, qu’il caractérise simplement comme « le signe de ce qui ne va pas dans le réel ». Mais Lacan ne s’arrête pas de façon fataliste au constat brutal des impasses rencontrées par le sujet dans le réel. Il y répond par une théorie de l’acte censé changer le sujet et, avec lui, le monde.
Le matérialisme de Lacan s’avère ainsi dynamique et doublement orienté vers l’avenir : il ne ferme pas les yeux sur ce qui s’annonce d’inquiétant mais il ouvre en même temps sur la possibilité d’une utopie réaliste. Il se déploie autour du symptôme selon les deux axes d’une logique du signifiant et d’une logique de la jouissance qui s’articulent dans divers champs, notamment ceux de la lettre, de la psychanalyse et de la politique.
Avec la participation de Jacques AUBERT, Paul AUDI, Isabelle BALDET, Bernard BASSMercedes BLANCO, Sylvie BOUDAILLIEZ, Nestor BRAUNSTEIN, Pierre CASSOU-NOGUES, Ronan DE CALAN, Mladen DOLAR, Daisuke FUKUDA, Nicole GABRIEL, Carine GANTIER-DECOOL, Patricia GHEROVICI, Pascale GILLOT , Sibylle GUIPAUD, Franz KALTENBECK, Diana KAMIENNY-BOCZKOWSKI, Eric MARTY, Sylvain MASSCHELIER, Michael MEYER ZUM WISCHEN, Geneviève MOREL, Esteban RADISZCZ, Renata SALECL, Monique VANNEUFVILLE, Antoine VERSTRAET, Diane WATTEAU, Frédéric YVAN